vendredi 16 juillet 2010

Veille Documentaire du 13 Juillet 2010

Bonjour à tous,

Voici les dernières remontées d'informations émergeant du web.

Mal être au Conseil général de Seine et Marne
Depuis plusieurs mois, de forts signaux de stress et de malaise au travail ont été identifiés au conseil général. Deux tentatives de suicide ont en effet été déplorées depuis le début de l'année, la plus récente datant du 14 Juin. La sonnette d'alarme avait pourtant été tirée à plusieurs reprises par les syndicats mais ne semble pas avoir été entendue. La surcharge de travail, une trop forte pression et un important turnover seraient selon les syndicats à mettre en cause.
In Le Parisien

Drogues illicites et risques professionnels
Le 25 Juin, se sont ouvertes les assises « drogues illicites et risques professionnels » organisées par le ministère du travail et la Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt). Pour l'occasion, le président de la Mildt Etienne Apaire a rappelé que 20% des accidents du travail, de conflits ou d'absentéisme étaient liés à des problèmes d'addiction dans l'entreprise. Ce phénomène caractérise environ 10% des salariés selon les enquêtes épidémiologiques et sa proportion varie selon les secteurs d'activités. Les métiers difficiles ou ceux proposant des horaires décalés sont le plus souvent susceptibles de rencontrer ce type de problème. Ainsi, un nombre d'utilisateurs plus important se retrouve dans les secteurs de la construction et de la sécurité, du tourisme ou de la pêche. Notons que les drogues les plus couramment utilisées sont, à côté de l'alcool, le cannabis et depuis peu la cocaïne. En effet, si « une prise de conscience a déjà eu lieu concernant l'alcool, [] la nouvelle génération arrive sur le marché du travail avec ses drogues. Parmi les 1,2 million de consommateurs réguliers de cannabis, certains n'arrêtent pas et entrent sur le marché du travail» a expliqué Etienne Apaire.
In TF1 News, L'Express, Santé Log, 20 minutes, Le Figaro

Le travail à domicile a le vent en poupe!
Permettant une réduction du temps dans les transports, le travail à domicile favorise un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle des salariés. Côté direction, il peut être un facteur non négligeable d'augmentation des performances. Renault, avec ses 400 télétravailleurs et 24000 salariés potentiellement concernés, l'a bien compris. Afin de répondre aux sollicitations croissantes de ses salariés, l'entreprise et les organisations syndicales viennent de signer un accord assouplissant les conditions d'accès à ce mode de travail. A l'heure actuelle, 73% des télétravailleurs ont opté pour cette solution à raison de deux jours par semaine.

Les journalistes passés au crible
Une analyse des conditions de travail des journalistes vient de débuter tambours battants avec déjà 5800 questionnaires adressés aux journalistes de la presse écrite, de la télévision et de la radio. Ce projet d'envergure est mené par le cabinet ayant réalisé un diagnostic des risques psychosociaux à France Télécom, Technologia. Selon ses experts, l'objectif est de « faire le lien entre la précarisation du métier (délais raccourcis, sujets multiples à traiter, insécurité de l'emploi...) et les menaces pesant sur l'indépendance (présence des groupes industriels, interventions politiques...) ». A cette première étape quantitative va s'ajouter une seconde phase axée sur des entretiens individuels avec les professionnels. Les résultats sont attendus pour le mois d'octobre.

A très bientôt!



V.B

mercredi 7 juillet 2010

Veille Documentaire du 30 Juin 2010

Bonjour à tous,

Voici un bref état des lieux des récentes études scientifiques de notre domaine.


Un paradoxe français
Que faire pour que les français s’épanouissent au travail ? C’est à cette question que différents experts ont tenté de répondre dans un article de l’Express. Pour Dominique Méda, Directrice de recherches au Centre d’Etude de l’Emploi, la grande importance que les français accordent à leur travail est en contradiction avec le souhait de le voir occuper une place moins importante dans leur vie : « Alors qu'en Europe, les Français sont ceux qui placent le plus d'attentes dans le travail (…), ils sont aussi ceux qui expriment la plus grande déception par rapport à celui-ci ». Ce paradoxe tient selon plusieurs études européennes à une originalité française, le travail étant à la fois une valeur précieuse et dans le même temps synonyme de conflictualité, d’absence de confiance et de perte de sens. Ainsi, selon l’étude de Lucie Davoine et Dominique Méda, le degré d’importance accordée au travail rend la population européenne très hétérogène : 40% des danois et des britanniques et 50% des allemands déclarent que le travail est une valeur « très importante ». En France, cette proportion atteint 70% ! Et pourtant, les français sont parallèlement parmi les moins satisfaits du travail en Europe (source Ipsos citée par Yves Clot in Le travail à cœur). Quelle interprétation donner à un pareil tiraillement ?

Le travail devient temps mort
Selon Yves Clot, l’une des sources de ce malaise tient à une sorte de « tricherie sociale » dont la société française a fait l’objet ces dernières décennies (avec entre autre l’avènement des 35 heures) et qui a conduit à ne penser le plaisir qu’extérieur à la sphère professionnelle. Or, si avoir du temps pour sa vie privée a constitué une révolution sociétale, elle s’est également accompagnée d’une réduction du temps à l’intérieur même du travail. En supprimant ses temps libres nous dit Yves Clot, le travail est devenu « temps mort » (In Le travail à coeur, pour en finir avec les risques psychosociaux, 2010).

Le Lean ou l’appauvrissement du travail
L’exemple du Lean management (ou management sans gras) illustre bien le point ci-dessus. Cette démarche, qui vise une amélioration de la performance, intègre différents outils pour rationnaliser le travail et traquer les opérations jugées inutiles pour le client (flux tirés, SMED, cartographie du processus etc). Dans son dernier ouvrage, l’analyse d’Yves Clot sur l’activité des opérateurs de PSA est éloquente : afin de réduire le temps passé à faire des allées et venues entre les machines et les bacs, les pièces sont placées à portée de main des travailleurs. Faut-il pour autant en déduire une réduction de la pénibilité de la tâche ? Réponse négative selon l’auteur qui observe que ces quelques pas peuvent constituer des temps de récupérations utiles pour les articulations (permettant de réduire le risque de TMS) et qu’« éliminer tout ce qui n’a pas de valeur ajouté pour le client final (gestes ou mètre carré par exemple) peut malheureusement conduire à éliminer ce qui est une valeur ajoutée pour la santé ». S’acharner à traquer systématiquement tout « défaut » peut donc conduire à l’inverse de l’effet recherché : une augmentation potentielle des troubles sans garantie de hausse de la productivité. Peut mieux faire !
(In Lettre d’information du département Changement, Travail, Santé; Onglet Documentation)

Bonne semaine à tous !

V.B