vendredi 22 octobre 2010

Veille Documentaire du 20 Octobre 2010

Bonjour à tous,
Parmi les nombreuses sources d’information de ces dernières semaines, voici un condensé des avancées de notre domaine.

Résultats de l’Observatoire Vie Au Travail (OVAT)
L’observatoire de vie au travail vient de livrer les conclusions de sa seconde enquête nationale. Jugées étonnantes par bon nombre de directions des ressources humaines, la bonne volonté de celles-ci à faire face au stress n’a pas porté ses fruits. Les chiffres sont en effet pessimistes. Tandis que l’année dernière, 55% des salariés se plaignaient d’un stress lié au travail, ils sont cette année 10% de plus à se sentir exposés au phénomène. De la même manière, la proportion des salariés à juger négativement le climat social (60%) et la qualité du management dans leur entreprise (58%) est en hausse.

Des « traces de la crise »
Pour quelles raisons une telle montée du stress ? Pour l’expliquer, l’article des Echos avance l’idée de possibles « traces de la crise » pouvant provoquer un sentiment de blocage. Ainsi selon Loïc Roche, directeur adjoint de Grenoble Ecole Management, l’époque actuelle rend plus difficile la recherche d’emploi : « les salariés restent en poste et ont le sentiment de ne pas pouvoir s'échapper. Ils subissent, en ayant l'impression de ne pas maîtriser leur destin ».

Le baromètre IPSOS
Le constat de l’OVAT peut être mis en parallèle avec les résultats du baromètre « Bien être et motivation des français ». Mené tous les ans depuis 2004 auprès d’un échantillon représentatif de 4000 salariés Français, le baromètre Ipsos / Edenred a souligné au mois de septembre la cohésion au travail en tant que défi majeur à relever. Selon Antoine Solom, « la prise en compte individuelle de la diversité des salariés dans leur diversité » est aujourd’hui le levier à privilégier. Parallèlement, à l’instar des résultats de l’Observatoire, les indicateurs de « bonheur au travail » progressent (37% se disent souvent heureux au travail contre 34% l’année dernière), ce constat interrogeant les spécialistes sur la possibilité de « deux années de crise [qui] auraient paradoxalement redonné valeur et sens au travail »... Notons néanmoins une augmentation de la démobilisation des cadres, non plus seulement du fait d’un manque de reconnaissance mais plutôt d’une multiplicité de facteurs avec, entre autres, une augmentation du mal être, de la charge de travail, un manque d’intérêt pour celui-ci et une course au profit.

Le slow management
Selon Loïck Roche, le slow management est très certainement l’un des meilleurs antidotes pour améliorer les conditions de travail. Ses préconisations sont claires : ré-instruire le management dans le cadre d’une pédagogie de « l’accompagnement des hommes et des femmes sur le chemin de la compétition ». Etre plus proche du terrain, passer du temps avec les salariés, montrer que l’entreprise est dirigée et dessiner ensemble un futur constitue « une voie ne traitant plus le symptôme mais privilégiant la raison même de ce symptôme ». Garante des conditions de bien-être et de performance, cette pratique alternative du management renverse le « toujours plus » en « toujours mieux » mais change aussi de paradigme en déplaçant la posture traditionnelle d’expert du manager à une position d’écoute (plus d’information dans l’ouvrage Eloge du bien être au travail).

Directives multisectorielles sur la violence de tiers et le harcèlement au travail
Environ un travailleur sur dix a déjà déclaré avoir fait l’objet de violence, de harcèlement ou d’intimidation sur son lieu de travail. Les travailleurs, syndicats et employés disposent dorénavant de directives concrètes pour identifier et combattre la violence et le harcèlement. A la suite d’un processus engagé depuis deux ans, ces directives ont été adoptées par huit organisations européennes de partenaires sociaux le 30 septembre 2010.

Des règles pour le « marché du stress au travail » !
Pour finir, voici un article publié dans Le Monde remettant en question le « marché du stress au travail ». Depuis le plan d’urgence de lutte contre le stress lancé en automne 2009 par Xavier Darcos, de nombreux cabinets se sont mis à fleurir sans réelles expertises sur le sujet (Dossier Revue Santé et Travail). Afin de clarifier la situation et légiférer le métier, le ministère du travail a décidé de s’atteler à la tâche. Une charte devrait voir le jour en 2011.


A bientôt !

V.B

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