Bonjour à tous,
Voici un point sur l’actualité de la semaine.
-En mars dernier, Gaël Guiselin, conseiller à Pôle Emploi et Aude Rossigneux, journaliste, déclenchaient une polémique sur les conditions de travail avec l’ouvrage « Confessions d’une taupe à Pôle Emploi », où ils retraçaient la vie quotidienne des salariés et de leurs luttes incessantes contre une machine administrative un peu folle. Qualifiée de « carrefour des dysfonctionnements », l’organisation était tenue pour responsable d’une insatisfaction chronique des professionnels, en les réduisant à des « enregistreurs automatiques d’entretiens ». Trois mois après ce signal, l’alerte est de nouveau donnée, cette fois-ci par les syndicats. François Chérèque, président de la CFDT, a dénoncé « une situation intolérable, tant pour les demandeurs d'emploi que pour les salariés, qui subissent des conditions et des charges de travail inacceptables ». Selon les représentants syndicaux, près d’un quart des agents de Pôle emploi ont manifesté mardi 9 juin, ce mouvement constituant "un avertissement fort au gouvernement". Au moment de la fusion de l’ANPE et des ASSEDIC en janvier 2009, la ministre Christine Lagarde s’était engagée dans le sens d’une amélioration des conditions de travail en promettant un accompagnement par agent limité à un « portefeuille de 60 clients ». A l’heure actuelle, les agents suivent en moyenne entre 150 et 200 chômeurs par mois.
-Selon la Fondation européenne des conditions de travail, 22% de la population active européenne souffre de stress au travail et 23 % des salariés sont en situation de « tension au travail ». Ce phénomène prend des proportions telles qu’en 2008, pour la première fois, les consultations pour troubles psychosociaux sont devenues le premier motif de consultation avec un coût économique qui serait compris entre 830 millions et 1,7 milliard d'euros.
Pourtant, malgré l’intérêt des dirigeants européens sur cette problématique, les premiers résultats de la plus grande enquête sur la santé et la sécurité au travail (SST) menée en Europe montrent que la forte préoccupation concernant les risques psychosociaux est très loin de s’accompagner d’une implication actée des entreprises dans le domaine : seulement 25% des entreprises s’engagent dans des actions, alors que parallèlement, quatre dirigeants européens sur cinq se disent concernés. Des différences entre pays sont également notées, l’Irlande, les Pays-Bas et les pays scandinaves prenant le problème à bras le corps plus aisément que dans les pays du sud. On remarque aussi des variantes entre les secteurs, les interventions de psychologues étant plus régulières dans le secteur du travail sanitaire et social (37%) et celui de l’éducation (33%). Enfin, autre point particulièrement intéressant, l’absence de politique en matière de santé et de sécurité au travail est justifiée par 51% des interrogés européens comme le résultat d’un manque de compétences, ce pourcentage s’élevant à 65% en Allemagne et à 60% en France, ce qui laisse penser que « même dans les anciens états membres, les entreprises pourraient manquer de compétences nécessaires pour mettre en œuvre des politiques et des systèmes de SST »…
-Enfin, à cocher dans votre agenda, la 7ème édition de la « Semaine pour la qualité de vie au travail » aura lieu du 17 au 25 juin 2010. Organisée par le Réseau ANACT, son objectif est de proposer des pistes d’améliorations des conditions de travail et de les diffuser. Accessible à tous, elle s'adresse aussi bien aux dirigeants, DRH, élus CHSCT, représentants syndicaux qu’aux consultants, chercheurs, médecins du travail, partenaires sociaux, institutionnels etc.Bonne semaine à tous et à la semaine prochaine !
V.B
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